CHAPITRE II.
Pourquoi la mer a-t-elle constamment un bassin et des limites qui la contiennent
et la séparent des parties sèches du globe, toujours en saillie au dessus d'elle
?
Pour quiconque ne pense pas ou s'exerce peu à réfléchir, les faits les plus
remarquables ne le frappent pas s'ils sont ordinaires ; il les trouve
très-simples, très-naturels, parce qu'il les voit tous les jours, et il ne lui
vient point à la pensée que la cause de ces faits peut n'être pas connue. Quel
est l'homme, parmi le vulgaire, qui ait jamais réfléchi sur le phénomène de la
combustion, et qui en ait été étonné ? Comme il fait ou voit du feu tous les
jours et partout, jamais il ne lui vient à l'idée qu'il y ait quelque chose de
singulier et de peu connu dans ce fait.
De même l'habitude de voir la mer enfoncée constamment dans un lit particulier,
laissant autour de ses limites des parties plus pesantes que ses eaux, et
néanmoins
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